[#EVENT : Release party] Topic Commun

C’était le grand jour. Nous allions enfin laisser le monde le bébé que nous couvions depuis plus d’un an avec William. C’était un jour spécial pas seulement pour l’album mais aussi parce que ce jour était celui où je fêtais mes 20 années sur cette planète. Tant de choses se sont passées cette année, entre la conception de l’album, avoir avouer ce que je ressentais à Milan, notre mariage, mon enlèvement, mon séjour séquestré dans une cave, découvrir que mon frère fréquente la sœur de Milan… bref… une année riche en émotion qui me semblait se clore avec cette soirée pour repartir sur un nouveau cycle différent. Démarrer la promo, commencer plus sérieusement ma vie de jeune femme mariée et puis la préparation de la tournée… Encore tant de choses était à venir. Mais pour l’heure, le temps était à la fête. Il était temps que je souffle un peu et que je m’amuse et relâche la pression. J’étais arrivée très tôt pour éviter au maximum les photographes, m’assurer que les préparatifs étaient en ordre et tourner un petit clip promotionnel dans la villa. Quand on m’annonça que les premiers invités arrivaient je jetais un dernier coup d’oeil dans le miroir vérifiant ma tenue de soirée et mon maquillage avant de descendre dans la salle principal pour accueillir les premiers invités chaleureusement. En jetant un oeil dehors je fut surprise par le monde… je ne me souvenais pas que la liste était si longue, je m’attendais à une fête plus intimiste. Je questionne mon équipe qui regarde la liste électronique sur la tablette. Je manque de m’étouffer en entendant le chiffre astronomique de nom sur cette putain de liste. Quelque chose cloche on était censé être une cinquantaine tout au plus ! Personne n’est capable de me donner une explication et je commence littéralement à paniquer sur place. Putain de merde c’est pas du tout ce qui était prévu…

Tenue:

T’étais pas du genre à cracher dans la soupe. Pas de celui non plus à jouer les rapaces, mais un sou était un sou et toi, Archie Hartwig, tu avais besoin de fric. Toujours. Plus encore depuis que Max s’était pointée du jour au lendemain pour te fourguer un mioche dans les bras. Et le pire, dans tout ça… c’était que tu t’étais laissé faire. Pas le coeur à laisser le petit dans l’environnement que sa mère t’avait décrit, tu l’avais pris chez toi. Tu détestais l’idée de devoir apprendre à être père, mais tu détestais encore plus l’idée de reproduire les erreurs de ton géniteur : inexistant à tes yeux. Alors d’abord, tu t’occuperais d’Eden. Ensuite, tu convaincrais Max de quitter cet appartement miteux qu’elle payait une petite fortune. Mais chaque chose en son temps.

T’étais arrivé en avance à cette release party que la chanteuse Willow avait organisé. Pour prendre connaissance des lieux. Des entrées et sorties qui composaient la maison. Des accès extérieurs ; et de tout ce qui pourrait entraver le bon déroulement de ton service au cours de la soirée. T’avais jamais fait partie d’une équipe de sécurité, mais ça ne devait pas bien être sorcier. Ton téléphone dans ta poche, tu l’attrapais discrètement, avant d’envoyer un message à la brunette : « Si j’te dis que je peux te faire rentrer chez Willow, la chanteuse qui pète les scores sur spotify, ce soir. Tu me crois ? Viens, avec la tenue la plus classe que tu puisse trouver. Dans une heure  » à ton poste, tu restais dans un coin de la sale, fredonnant de temps à autres au rythme de la musique qui passait en fond. L’air de rien, tu surveillais les entrées.

Une soirée ? Qui pourrait y dire non ? En tous cas, certainement pas toi : c’était toi, qui avais inventé le concept même de soirée ! Pour autant, tu savais qu’il te faudrait rester calme. Jude et toi attendiez un heureux évènement, et il était hors de question que tu ne te mette malade. Oh, tu allais boire un verre, peut-être deux pour ne pas gacher la part de ta brunette, mais pas plus, tu t’en étais fait la promesse : elle t’avait trop souvent ramassé plié en quatre au dessus des toilettes, il était temps pour toi de montrer un peu de solidarité à ta moitié. Bien sûr, tu aurais préféré un moment de tranquillité, rien qu’elle et toi devant un feu crépitant, lovés sous la couette. Mais tu ne voulais pas répéter les mêmes erreurs que par le passé. Aussi avais-tu proposé à Jude de t’accompagner dans tes mondanités. Et puis… lui faire rencontrer ta fausse femme, celle qui avait mis le feu aux poudres il y avait quelques semaines… il n’y avait rien de mieux, pour tourner la page, non ? Tu étais certain, qu’elles pourraient s’entendre, toutes les deux. Une fois prêts, tu avais appelé un taxi, qui vous avait mené jusqu’à chez Willow. Et tu étais entré, émerveillé. Saluant celui que tu devinais être son mari, tu lui tendais une bouteille de très bon vin que tu avais apporté pour l’occasion. Et tu cherchais ton amie du regard, ta main ne quittant pas celle de Jude. Tu lui adressais un sourire bienveillant et lançais, ton regard s’arrêtant sur Will « oh, la voilà ! Tu vas voir, elle est géniale ! Viens faut absolument que je te la présente !

Depuis les révélations de Truth or lies, tu étais loin d’être tranquille. Merde. Ce type avait beau être bel et bien mort, tu savais que ce message inquiétant ne présageait rien qui vaille. Et puis, il y avait ces menaces que tu avais reçues. Elle menaçait de s’en prendre à Ale’ et Will, et ça te faisait carrément flipper. Et si elle s’en prenait à William ? Ou à ta sœur ? Tu ne pensais plus qu’à ça ces derniers jours. De plus en plus, il t’était difficile de dormir. Mais tu ne pouvais pas parler. C’aurait été mettre Willow en danger, et ça, ça t’était impossible à admettre. A la place, tu avais fait comme si de rien n’était. Tu l’avais soutenue, rassurée lorsqu’elle doutait, et surtout : vous aviez préparé la release party : on allait pas se laisser abattre.
Le jour j était enfin arrivé. Impatient, tu attendais tes amis de pied ferme, accueillant les quelques premiers invités qui poignaient déjà le bout de leur nez. Un peu plus loin dans la salle, tu apercevais Willow et William, et faisais un grand signe à ta sœur qui venait de pénétrer dans la pièce. La fête ne faisait que commencer, et tu avais hâte d’en profiter avec les tiens.

C’était le grand jour. Depuis que tu avais reçu cette invitation de ton amie, tu ne tenais plus en place. D’abord… parce que tu étais fier : Willow, tu avais peut-être mis du temps à la connaître, mais aujourd’hui, tu pouvais dire qu’elle comptait dans les personnes les plus proches que tu avais dans ta vie. Et tu étais ce genre de type à pouvoir te réjouir des bonheurs des autres. Tu imaginais sa fierté et sa hâte de pouvoir faire sortir son album au grand jour. Et puis… tu étais aussi excité pour une autre raison, et cette raison avait un nom : Svetlana. La jolie Svet avait l’avantage d’être douce, de t’apaiser. Vos moments passés ensemble ressemblaient à du miel, et cerise sur le gâteau : elle était la meilleure amie de Willow. Ce qui impliquait que tu allais forcément la voir ce soir. Au fond de toi, tu savais que ce n’était peut-être pas l’idée du siècle, que de sortir avec une gamine de dix ans de moins que toi. Mais le coeur avait ses raisons que la raison elle même ignorait, et entre vous, quelque chose de fort était en train de se tramer. Avec Svet, t’étais bien. T’étais heureux.
Une fois arrivé chez Willow, tu fonçais saluer la blonde que tu serrais dans tes bras : « hey c’est super classe tout ça ! Félicitations pour ton album ! Et … ben … bon anniversaire ! » lui adressant un clin d’oeil, tu lui donnais un paquet cadeau, un sourire espiègle sur ton visage, avant de lancer : « c’est pas grand-chose, mais… j’espère que ça te plaira ! » à l’intérieur, une broche en forme de clé de sol : après tout, c’était grâce à votre musique que votre amitié était devenue indéfectible. Tu défaisais lentement ton étreinte, avant de demander : « au fait… est-ce que tu l’as vue ou… elle n’est pas encore arrivée ? » sourire nigaud sur les lèvres, elle savait très bien de qui tu parlais.

Une soirée, première soirée officielle avec Elliott ! Après cette fameuse histoire qu’il y avait eu avec ce faux mariage, c’était la première fois que j’allais être dans un bain de foule au bras de mon bien aimé ! Première fois que j’allais m’afficher, ce n’est pas quelque chose que je recherche en tant que tel d’être vu où la célébrité, mais pour Elliott, je suis prête à tout. Je suis beaucoup plus sensible dernièrement, la grossesse me rendant un peu plus à fleur de peau et toutes ces odeurs que j’avais du mal à supporter ! Ce soir, j’allais être tranquille, mais je ne manquerais pas cette sortie pour rien au monde parce que je sais que c’est important pour Elliott ! J’ai mis une robe simple, mais confortable avec des petites ballerines. J’avais demandé conseil à Lily, étant plus un garçon manqué en tant normal. Mon ventre commence tout juste à montrer un léger renflement qui est camouflé par la robe. Je me sens fière d’aller à cet événement avec mon homme et je tiens sa main, me laissant guider par lui. Il y’a déjà beaucoup de monde, je pensais que ce serait un événement plus privé. Étourdi par autant de gens, je me demande bien comment la soirée va se dérouler. « Je te crois … » même si au fond de moi je lui en veux encore un peu pour cette histoire, je sais qu’il est sincère avec moi. Nous arrivons près de Willow et c’est avec un grand sourire que je lui tends la main. « Enfin je rencontre la « femme » d’Elliott ! » Elle a l’air sympa !

Depuis ma fugue, je me suis rendu compte que je me suis placé dans une situation assez délicate. Je ne peux pas sortir comme je veux et me balader dans la rue. Mes parents ont appelé la police et je sais qu’ils tentent de trouver où je suis. Heureusement, je suis resté assez secrète et discrète avec mes fréquentations, je parle ici bien sûr de Willow, nous n’avons jamais été vus ensemble, donc ils ne peuvent pas se douter de mes liens qui m’unissent avec l’artiste la plus en vue. Je dois aussi faire attention, parce que je ne veux pas que Lane ait des soucis à cause de moi. Je n’avais pas du tout penser que ma fugue pouvait avoir autant d’impact sur ma vie, je ne pensais à rien d’autre que partir et me libérer du joug de mes parents.

Par contre, j’ai promis à Willow que j’irais à son released, parce que de toute façon, c’est une fête privée du coup, je crois pas qu’il y ai trop de risque à me montrer à cet endroit. Comme je suis partie de chez moi avec très peu de vêtements, j’ai pu fouiller dans la garde-robe de mon amie pour me trouver quelque chose qui pourra le faire pour l’évènement. En voyant que j’avais de la difficulté à trouver quelque chose qui me convenait, disons qu’on a pas la même silhouette au premier coup d’oeil, elle a fini par m’acheter quelque chose juste pour moi. Elle fait tellement pour moi, j’ignore comment je pourrais la remercier un jour pour cette générosité. J’avais hâte à cet évènement, parce que j’allais aussi pouvoir retrouver Lane.
Maintenant j’étais prête à faire face, mais il y avait plus de monde que je croyais, je fis un effort pour me faire discrète. Dans mon effort, je fonce malencontreusement dans une femme habillé en rouge, je passe près de tomber, mais je me rattrape. “Désolé, je ne vous avais pas vu… ” Je regarde en direction de Willow et je vois que Lane est avec elle. Mais beaucoup semble avoir le regard rivé en cette direction. Je soupire et je marmonne pour moi-même. “Pourquoi y’a autant de monde autour de lui… ” Il y avait Lane et ce comédien qu’on commence à voir un peu plus qui est au bras d’une autre demoiselle…

Tu ne pensais jamais te retrouver dans cet endroit, jamais. On t’avait un peu forcé la main et c’est pourquoi tu te retrouvais à cet évènement d’une personne de qui t’avait entendu le nom deux ou trois fois, sans plus. Tu ne te sens pas spécialement à ta place dans ce genre de soirée mondaine. Tu passes le contrôle d’identité sans le moindre souci, comme si toi t’avais ta place dans ce monde. Tu regardes les sections autour de toi, le buffet que tu penses éviter soigneusement… Le bar avec des cocktails et t’es pas très portée sur l’alcool et toutes ses calories. Tu tentes de fuir, mais tu sais que tu n’as pas le choix… Tu t’installes sur le bord de la piscine et tu retires tes talons hauts pour tremper tes pieds dans l’eau. L’eau, c’était ton élément et t’allais pas te faire prier pour en profiter… Après tout, on te forçait la main à être présente, mais on ne te disait pas quoi faire, enfin, pas pour le moment. Tu bouges tes pieds en t’imaginant être une sirène, le regard et l’esprit perdus au loin.

Mort de rire, tu ne prêtais plus vraiment attention aux entrées. Comment ça « fais ton taff ? » mais tu le faisais, n’en déplaise aux rabat-joie ! Mais merde, tu avais bien le droit de répondre à tes messages de temps à autres ! Bon, ok, ça faisait peut-être bien quinze minutes, que tu étais sur ton smartphone, mais qu’est ce qui pourrait bien arriver de grave ? « t’as vraiment un problème avec Bongo Cat ! Mais… j’connais le gars qui s’occupe de la sono. Peut-être qu’à la fin de la soirée, quand tout le monde sera à douze grammes… y’aura moyen de le lancer en toute discrétion ? j’t’attends ! Et… quoi ? T’es malade? » mort de rire face à sa visible panique, tu avais répondu : « oh. Ouais. Il a bon dos le t9. Mais j’vais te croire, hein ? » tu daignais enfin lâcher ton téléphone pour te remettre au travail… que tu ne faisais pas mieux, laissant entrer l’air de rien Max quelques minutes plus tard. Sourire amusé aux lèvres, t’arquais un sourcil : « bah alors… on a fait vite Collins ? On veut voir comment c’est la jetset ? » tu riais et embrassais sa joue avant d’ouvrir de grands yeux en voyant, au loin, son frère. OH. LA. MERDE. Ca, c’était pas bon. C’était pas dans tes plans, et visiblement encore moins dans ceux de Max de vous afficher bras dessus bras dessous face à n’importe quelle personne vous connaissant tous les deux. Pire encore. Ce morveux connaissait votre passé houleux. Hors de question qu’il ne puisse griller quoique ce soit. Et encore, pour commencer, y avait il quelque chose entre Max et toi, en ce moment ? Ce que vous laissiez à montrer aux yeux du monde démontrait bien que non, mais ce qui se tramait entre vous dans l’intimité racontait tout autre chose si bien que toi même, tu ne savais plus sur quel pied danser. « j’l’ai pas vu… il a du entrer quand j’suis parti pisser ou … PUTAIN. A tous les coups, il est entré par la grande porte, là-bas, pendant que je t’écrivais ! Nom de dieu. On fait quoi? t’étais pas du genre à paniquer, mais là, quand même, il y avait légèrement de quoi perdre son latin. Nerveux, tu fixais maintenant son frère de façon très étrange. C’en était presque gênant. Au fond, t’espérais qu’il ne se foute pas à flipper ou à appeler la sécurité, ce qui n’aurait aucun sens, dans le fond : la sécurité, c’était toi. C'est lorsque Max fut poussée contre toi que tu fus sorti de tes pensées brusquement. Une gamine lui était rentré dedans, et tu rattrapais Max, avant de lancer: "oulah ! ça va mademoiselle ?"

Fier, tu l’étais. Non, tu ne voulais pas afficher Jude au départ. Pas parce que tu pouvais en avoir honte, au contraire, elle était ta fierté, ton moteur, ta raison d’avancer. Mais tu ne voulais surtout pas qu’elle puisse devenir la cible d’un quelconque paparazzi tordu. Ou… la cible de TruthOrLies ? Il y avait peu de chances que cela ne se produise, mais tu ne voulais pas que l’on puisse s’en prendre à elle pour t’atteindre. Cette idée te dégoutait et rien que d’y penser te mettait sévèrement en rogne. Pourtant, tu lui avais tout de même demandé de venir avec toi whez Willow. D’abord, pour ne pas que cette soirée ne puisse lui paraître étrange. Après tout, si on y réfléchissait deux minutes, à sa place, tu te serais méfié : vous vous étiez tout de même fait passer pour mariés, tous deux, quelques mois plus tôt. Bien évidemment, vous n’aviez, à aucun moment pensé à mal, mais lorsque tu avais vu l’ampleur que les choses avait prises, tu t’étais détesté. C’était totalement hors de contrôle, tu n’avais plus qu’à regarder ton monde partir en fumée, et Jude si en colère que tu avais eu peur de la perdre à tout jamais. Ainsi, tu étais convaincu d’avoir pris la meilleure décision de ta vie : demander à Willow d’arrêter votre subterfuge (même s’il était destiné à protéger vos vrais amoureux respectifs : l’enfer est pavé de bonnes intentions.) , fait un communiqué officiel chez Kimmel, et t’étais parti. Du moins, t’avais voulu partir. Mais ta belle avait été là pour te rattraper. Soulagement.

Cette fois-ci, tu ne voulais pas répéter les mêmes erreurs. D’accord, tu avais bien compris que cette idée à la con avait failli avoir raison de cette histoire pourtant si belle que vous écriviez doucement mais sûrement à quatre mains, chaque jour. Alors pour officialiser les choses, t’étais prêt à faire un effort. Et présenter Jude à Willow, non seulement d’en faire peut être des amies, permettrait de définitivement tourner la page de cette fausse bonne idée. Souriant, tu laissais Jude et Willow échanger quelques mots et regardais autour de toi. Bordel de merde ! Ta sœur et son ex, là, dans un coin ? Ça ne présageait rien de bon. Comment était elle entrée ?! Et que faisaient ils ici tous les deux ? Discrètement, tu envoyais un message à ta sœur « COLLINS Sr. AURIEZ-VOUS L’AMABILITÉ DE M’EXPLIQUER CE QUE VOUS FAITES LÀ, LE COMMANDANT COUSTEAU ET TOI ??? ps : me dis pas que tu m’as pas vu, ton con de mec est en train de me fixer de façon particulièrement chelou : il veut me gérer ou quoi ? » téléphone en main, tu lui adressais de grands signes, avant d’expliquer à Willow : « c’est ma sœur là bas ! Et… j’ai aucune idée de ce que fait son mec ici. Tu le connais ? »

Tu n’aimais pas vraiment ce genre de soirées pompeuses. D’un côté, ton corps te suppliait de te barrer et de partir récupérer ces heures de sommeil que tu avais troqué contre de l’anxiété. Mais d’un autre côté, tu avais un pressentiment étrange. Tu ne voulais pas laisser Willow seule. D’abord, parce qu’une soirée sans elle n’était pas spécialement une bonne soirée, et ensuite, parce que… ces messages que tu avais reçus ne pouvaient pas être un hasard. Incapable de laisser les agents de sécurité faire les choses seuls -pourtant, ils faisaient probablement très bien leur travail, ça, tu ne le remettais pas en question : simplement, t’étais incapable de rester sans rien faire- t’étais resté à surveiller les entrées, flot incessant de personnes qui déambulaient. Pour être honnête, tu n’en connaissais même pas la moitié. Au bout de quelques allées et venues, tu avais enfin trouvé ce visage familier : celui de ta sœur, qui pointait le bout de son nez. Toi qui avais eu peur qu’elle ne voit pas tes signes… tu jetais un œil à la ronde pour repérer ta femme, et reportais ton regard sur ta sœur que tu prenais dans tes bras : « j’suis content moi aussi ! Bordel, j’connais personne à part vous, ce soir ! » tu te mis à rire, grimaçant légèrement : toi qui avais l’habitude du calme de tes vignes, des odeurs et des bruits du vent dans les feuilles, t’étais à pas grand-chose du submergement. Keep calm. T’étais avec ta sœur, rien ne pouvait t’arriver, maintenant. Tu éclatais de rire à la remarque de ta sœur. Elle avait raison. C’était incroyable comme Will pouvait être deux personnes distinctes dans la vie ou dans son métier. Tu lui adressais un clin d’oeil amusé, avant de surenchérir : « j’te le fais pas dire ! Elle a commencé à se transformer dès qu’on a commencé à préparer la soirée. Même moi, j’ose pas m’adresser à elle sans l’appeler votre altesse, tellement elle m’intimide ! » tu riais, gardant toujours un œil sur Willow : bien sûr, tu ne pensais pas un mot de tout ça : ta femme, tu lui parlerais toujours, quoiqu’il puisse arriver, d’égal à égal. Votre relation était forte et rien ne pourrait la détruire. Mais en revanche… lorsque tu disais qu’elle semblait plus sûre d’elle et intimidante qu’à l’accoutumée, ça, tu le pensais. Elle était belle, dans son art, ta Will.Sourire aux lèvres, tu arquais un sourcil faisant semblant de te fâcher, et lançais : « mollo sur la vulgarité, j’vais être obligé de le dire à ta mère, sale gosse ! » tu éclatais de rire et lançais : «  tu la sens comment, ta première soirée guindée ? Moi… j’crois que ça va être cool, une fois qu’on aura brisé la glace. La vaaache ! Qu’est ce qu’elle fout là, Lady Gaga ?? putain… j’vais faire une crise cardiaque ! » tu riais de nouveau, incrédule, avant de proposer: « on devrait aller rejoindre les Will² avant qu’ils ne soient pris d’assaut si tu veux mon avis… »

En soirées, t’étais du genre ni trop effacé, ni de ceux qui dansaient sur les tables à trois grammes. Du moins… ça, c’était en soirée appart, avec tes amis. Car pour être tout à fait honnête, tu n’avais jamais participé à une de ces soirées mondaines, où tu pourrais rencontrer du monde ; du « beau ». d’abord, tu avais été saluer ton amie, par politesse, mais surtout parce que tu voulais profiter d’elle avant qu’elle ne soit trop accaparée. Seulement voilà. C’était trop tard car déjà, on t’avait piqué la place. Ou plutôt, on s’était greffé à vous. Oh, ils n’avaient pas l’air méchants pour deux sous, au contraire, ils avaient l’air relativement cool. Tu saluais les deux personnes, fronçant les sourcils lorsque tu réalisais. Nom de dieu, la femme en question... c'était ta soeur ! qu'est ce qu'elle foutait là, et surtout, qu'est ce qu'elle foutait avec ce type ? avec un grand sourire, tu la pris dans tes bras "salut m'man ! comment tu vas ?" clin d'oeil entendu et un vaste sourire aux lèvres, tu te tournais vers son accompagnant et lançais : « excusez moi… votre visage m’est familier… vous êtes… comédien ou un truc comme ça, non ? vous connaissez Jude depuis longtemps ?» tu adressais un sourire un peu gêné à l’interlocuteur de Willow, avant de regarder autour de toi, cherchant désespérément comment t’esquiver : t’étais définitivement pas prêt pour les mondanités. Et le pire dans tout ça, c’était sans doute que le type en face de toi ne semblait pas être le plus prout prout à tendance m’as-tu-vu ! Tu leur adressais un sourire poli et, repérant Svet, t’étais excusé auprès de l’assemblée : « excusez-moi, mais… on m’appelle ! » tu désignais ta petite blonde rapidement à Willow et disparaissais sur ces entrefaits. Une fois à sa hauteur, tu te cachais discrètement derrière elle et murmurais à son oreille : « salut beauté ! Alors comme ça on fait le mur ? » tu lui adressais un clin d’oeil bienveillant et embrassais sa joue avant de lancer : « j’suis content que tu sois là.» et tu regardais machinalement par la baie vitrée, avant de lancer, surpris : «attends attends... c'est pas ta soeur à la piscine ? elle est seule... ça te dit qu'on la rejoigne ? enfin sauf si...» tu ne savais pas vraiment quel était son point de vue face à la fugue de Svet, mais tu n'aimais pas laisser les gens dans leur coin non plus. Et tu finis par adresser un signe de la main aux personnes qui l'accompagnaient: "enchanté. Moi c'est Lane. Vous êtes des amis de Svet ?" décidément, tu n'échapperais pas à ton devoir de sociabilisation ce soir.