Be my Valentine | Willow

Comme un besoin de prendre l'air. Ca te trottait dans la tête depuis quelques jours. En fait, depuis que t'avais malencontreusement vendu la mèche quant à votre mariage secret. Depuis que vos faits et gestes étaient devenus la nouvelle passion de l'Amérique entière. quel con. T'avais pas les mots pour dire ce que tu avais sur le coeur. A quel point tu regrettais ton erreur: toujours vérifier que son compte est privé, avant de poster des trucs. Cette mésaventure, elle aura au moins servi à t'enseigner cette chose. Mais ça n'enlevait en rien le tumulte autour de votre grande maison, pourtant si tranquille en temps normal - c'était d'ailleurs pour ça, que vous l'aimiez.

stop. Saint Valentin obligeait, tu avais décidé de partir en weekend avec ton amoureuse. Loin de tout. Loin de ces paparazzis, du showbiz, et de New-York, qui commençait sérieusement à te faire vomir. Mais pas possible d'aller en ville, encore moins dans un hôtel. Et pourquoi pas l'Europe ? non. Tu voulais de la tranquillité. Les découvertes, on verrait ça plus tard. Après avoir cherché l'idée qui tue, tu avais finalement trouvé ce qui ferait mouche: un weekend, Willow et toi, sur le domaine. Au préalable, tu t'étais assuré que personne ne soit sur les terres ce weekend: offrir leur weekend à tes employés pour avoir un peu de tranquillité, ça valait clairement le coup. Puis, tu avais fait un sac à la hâte, avant d'aller chercher Will:

" Mon amour...? On part dans vingt minutes. Prends de quoi te couvrir. Oh ... et... Pas la peine de prendre trop de trucs; on ne va pas loin ! j'te dis pas tout mais... ça commence par do... et ça fini par maine" tu lui avais adressé un clin d'oeil, mettant ton sac dans l'entrée, et tu avais attendu tranquillement que Willow ne prépare ses affaires...

@Willow J. Hill

C’était certain, tu ne t’y ferais jamais. Putains de paparazzis, là vingt quatre heure sur vingt quatre pour prendre « le » cliché des fraichement mariés monsieur et madame Hill. Nom de dieu, c’était pas possible. Comment tu avais pu être aussi con et aussi négligeant pour laisser la Terre entière pénétrer aussi salement dans votre intimité. T’avais toujours trouvé abusé, les stars préfabriquées qui se plaignaient et pleurnichaient à qui voulait l’entendre qu’on leur avait volé leur vie. Que c’était une sorte de viol. Mais maintenant, c’était une toute autre histoire. Bon, tu t’serais jamais permis de te foutre de leur gueule, mais tout de même : tu les trouvais peut-être un peu trop… extrêmes. Enfin, ça, c’était avant. Car maintenant, tu étais loin de tenir le même discours qu’auparavant. Tu comprenais cette sensation désagréable. Plus rien ne te semblait intime. Tu vérifiais plusieurs fois tes fenêtres, tirais les rideaux le plus possible ; t’étais comme un lion en cage et cette impression d’être épié en permanence te rendait dingue. Et encore. Tu n’imaginais pas ce qui pouvait se tramer dans la tête de ta petite blonde. Sérieusement. T’avais envie de flinguer tous ces connards. Revenir en arrière, passer ce foutu compte en privé et SURTOUT retrouver votre vie d’avant. Normale.Tranquille. Pouvoir t’endormir sur ton tracteur sans risquer de te retrouver en première page d’un tabloïd.
Tu ne savais pas où Willow était partie. Et pour être tout à fait honnête, ça t’inquiétait : et si les paparazzis lui faisaient la misère sans que tu puisse y faire quoique ce soit ? Nerveux, tu avais préparé tes affaires, lui annonçant la nouvelle avec soulagement lorsqu’elle arrivait enfin, quelques heures plus tard. OUF. Tu te mordais la langue pour ne pas jouer les maris possessifs aux dix milles questions. Bon, dans votre cas, loin de toi l’idée d’être jaloux. Tu avais simplement peur qu’elle n’ait eu des ennuis. Pour ne pas l’harceler, t’avais décidé de la laisser venir. Si elle avait envie de t’en parler, elle le ferait. C’était ainsi, que c’était censé se passer, dans les couples – les vrais, non ? Et t’étais convaincu que vous en étiez un.

Tes affaires dans l’entrée, t’avais grimacé, quand elle t’avouait finalement avoir été dérangée en arrivant. « j’vais appeler les flics. Ca peut plus continuer comme ça. Si ça continue… ils vont venir nous prendre en photo dans notre chambre… Si tu savais comme je regrette… Notre intimité... » visage assombri, tu baissais la tête, avant de prendre ton sac, pour te donner une contenance : espoir peut-être vain de faire oublier cet aveu amer. Le coeur lourd, tu mettais ta capuche et tes lunettes de soleil, passant une écharpe à Willow. Sac sur le dos, tu la serrais contre toi du plus fort que tu pouvais. Comme si leurs flash avaient pu avoir le pouvoir de vous séparer. Bien sûr, ce n’était pas réel, mais tu n’avais aucune envie de prendre le risque. L’estomac serré tout comme tes machoîres, tu pressais le pas, assenant un doigt d’honneur rageur à l’assemblée. Et une fois tous les deux dans la voiture, t’avais embrassé Willow, soulagé. Et t’avais mis le contact, filant à toute allure vers le domaine. ENFIN.

Ce n’est qu’au bout de quelques minutes, ou plutôt quelques heures, que vous étiez arrivés. Le voyage avait été mouvementé, et tu avais du redoubler d’adresse et de d’astuce pour semer ces crétins. Oh, certains étaient plus hargneux que d’autres. Mais tu n’avais pas dit ton dernier mot. Une fois arrivés, tu te garais, et gardais ta capuche : au fond, t’avais beau être certain d’être seul à seul avec Willow, il allait te falloir encore quelques minutes pour baisser ta garde. Ne plus être sur le qui vive. Tes affaires négligemment lancées dans l’entrée, tu te laissais tomber de tout ton long sur le canapé en pestant, faisant sauter tes chaussures qui tombaient lourdement au sol « Putain de merde plus jamais ça ! Quelle bande de connards ! » il fallait que ça sorte.