Archie Hartwig
| Mer 23 Fév - 0:41 |
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Il s’en étaient passé, des choses, depuis que tu t’étais fait tirer dessus. D’abord, il y avait eu la peur. Celle de mourir, celle de sortir de chez toi, et de te dire qu’à tout moment, tu pourrais te faire flinguer, cette fois-ci pour de bon. Trop difficile moralement. T’avais fini par te réfugier dans tes joints, aka tes meilleurs potes de galère, lorsque tu étais ado. Et encore aujourd’hui, ils faisaient le taff. Bien au dessus de toute espérance, d’ailleurs. Peu à peu, tu t’étais remis à dessiner. Et poussé par ton frère, t’avais fini par reprendre confiance. Mieux encore : tu avais appris la sérigraphie, qui alliait deux de tes passions : le dessin, et étaler de grands aplats de peinture. Hm… jouissif. Comme souvent maintenant, tu avais décidé de faire un tour à l’atelier, histoire de faire le coup de ménage que tu n’avais pas eu le temps de faire la veille. Là, tu avais remis quelques trucs en ordre, passé quelques commandes pour ne pas tomber à court de couleurs dans les jours à venir, et, enfin, tu avais terminé la commande que tu devais honorer. Matinée bien remplie, t’avais livré son affiche à l’artisan qui te l’avait commandée, puis t’avais décidé de faire une pause d’une durée indéterminée : après tout, t’avais rien de prévu cet aprem, pourquoi te presser ? D’un pas nonchalant, tu déambulais dans les rues de New York, et t’arrêtais au hasard des terrasses dans un café : ç’aurait pu être n’importe lequel. Casque vissé sur les oreilles, tu avais laissé une de tes oreilles découverte, pour un court échange avec le serveur. Trois fois rien. Un simple « café court. Sans sucre » pourquoi s’encombrer de fioritures lorsque l’on pouvait aller droit au but en un nombre de mots beaucoup plus raisonnable ? Rapidement, tu recouvrais ton oreille de ton casque, une fois le serveur parti s’affairer. Là, tu sortais un carnet, où tu commençais à croquer la moindre silhouette qui daignerait s’arrêter devant ton crayon. Il y eut d’abord… une mère et son enfant ; un rasta, un quinqua, une vieille et son chien… et puis cette silhouette délicate, légère. Tu la détaillais avec précision, d’un trait sûr et aiguisé. Mais en arrivant à sa nuque, tu t’arrêtais net, reposant carnet et crayon. « nom… de... » Dieu ? Ouais, lui même. Mais t’étais trop abasourdi pour pouvoir finir ta phrase. Bouche bée, tu finis par te lever, et t’approcher de la jeune femme « Chuck ??? mais c’est pas possible, qu’est ce que tu fais là ? » @Chuck Mountbatten |
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